Pourquoi omicron pourrait provoquer la phase la plus meurtrière de la pandémie à ce jour (2023)

COVID-19 [feminineles cas augmentent à nouveauaux États-Unis, et les experts en santé publique préviennent que la variante omicron à propagation rapide pourrait pousser le nombre d'infections à son plus haut niveau à ce jour. On ne sait pas si cette poussée sera suivie d'un niveau sans précédent d'hospitalisations et de décès, mais les chercheurs disent qu'il est possible que la phase la plus dévastatrice de la pandémie soit encore à venir.

Déjà, des pays commeAfrique du Sud, leRoyaume-Uni, etDanemarkont connu des pics aigus dans les nouveaux cas de Covid-19, certaines zones atteignant des records. L'Afrique du Sud a signalébeaucoup moins d'hospitalisationsd'omicron par rapport aux vagues précédentes, mais le Royaume-Uni est au milieu d'une forte augmentation des hospitalisations, environ30 % de plus d'une semaine à l'autre.

La principale raison est qu'omicron semble se propager beaucoup plus facilement que la variante delta qui domine dans le monde entier depuis l'été - omicron est25 à 50 % plus transmissible, selon certaines estimations britanniques.

Le moment actuel est un étrange écho de décembre 2020, lorsque la première variante majeure de Covid-19 a commencé à infecter les gens du monde entier. Mais une différence clé est maintenant qu'il existe des vaccins efficaces qui ont été largement déployés dans certains pays. Aux États-Unis, plus de 70 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin et30% des personnes vaccinées ont reçu deux doses et un rappel, qui devrait absorber une partie de l'impact d'omicron.

Pourtant, les épidémiologistes et les responsables de la santé tirent la sonnette d'alarme à propos d'un autre tsunami d'infections – dans l'espoir que les gens prendront plus de précautions et aideront les hôpitaux et les agents de santé à se préparer à soigner les patients les plus malades. "Omicron pourrait être tout aussi mortel que delta même s'il provoque une maladie plus bénigne",Céline Gounder, un spécialiste des maladies infectieuses qui a conseillé la Maison Blanche, a déclaré aux journalistes cette semaine. La prise en compte de l'impact potentiel sur le système de santé est également cruciale alors que les décideurs pèsent une autre série de restrictions - fermeture d'écoles, interdiction de grands rassemblements, réimposition des mandats de masque.

Dans l'une des prévisions les plus complètes à ce jour, des chercheurs duConsortium de modélisation Covid-19à l'Université du Texas à Austin, vendredi, 18 scénarios différents ont été élaborés pour omicron. Leur étude n'a pas été évaluée par des pairs, mais les résultats montrent que les États-Unis sont confrontés à une autre variante dangereuse alors que les conditions de sa propagation - lesaison des fêtes— sont les plus favorables.

La voie la plus optimiste de l'étude conduirait à plus de 50% de décès en moins par rapport à l'année dernière – la période de six mois s'étendant du 1er décembre 2020 au 1er mai 2021 – tandis que la voie la plus pessimiste se terminerait par 20% de décès en plus. que cette sombre période de l'hiver et du printemps derniers.

« Tout ce que nous avons vu jusqu'à présent – ​​la croissance au Danemark, la croissance que nous constatons aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni – suggère que ces scénarios sont en fait très plausibles … pour notre pays », a déclaréSpencer Renard, directeur associé du consortium de modélisation UT Covid-19.

Cela dépend beaucoup du virus muté lui-même, en particulier de la gravité de ses effets sur les personnes non vaccinées (et vaccinées). Alors que certains premiers rapports ont laissé entendre qu'omicron provoque un taux inférieur de maladie grave de Covid-19 par rapport aux variantes précédentes, il n'y a toujours pas suffisamment de données pour en être sûr. "C'est trop incertain pour le moment pour dire cela", a déclaré Fox. (Le modèle UT suppose actuellement que la gravité d'omicron est la même que celle de delta chez les personnes non vaccinées sans infection antérieure, et que la protection contre les maladies graves causées par une infection antérieure et les vaccins peut être similaire ou réduite.)

Obtenir une dose de rappel d'un vaccin Covid-19 est l'action la plus efficace qu'un individu déjà vacciné puisse prendre pour se protéger contre la variante, et si suffisamment de personnes reçoivent une injection supplémentaire, des milliers de décès pourraient être évités cet hiver, selon les modèles .

Cependant, les communautés des États-Unis ont jusqu'à présent réagi de manière radicalement différente à la pandémie de Covid-19 – certaines imposant des politiques qui ont ralenti la transmission, et d'autres rejetant ces politiques et subissant de terribles conséquences sous la forme d'hôpitaux débordés et de milliers de décès évitables. Il est donc probable que les meilleurs et les pires scénarios se déroulent en parallèle au cours des prochains mois, à différents endroits.

Omicron est en passe de devenir la variante dominante de Covid-19 aux États-Unis

Alors que les gens rentrent à l'intérieur pour se réchauffer du froid et célébrer les vacances d'hiver, omicron trouvera de nombreuses occasions de sauter de poumon en poumon. En plus de sa plus grande transmissibilité, les premiers résultats montrent également qu'omicron peut mieux échapper au blindage fourni par le système immunitaire qui s'est construit à partir de vaccins ou d'infections antérieures. Une étude récente suggère que les anticorps produits pour contrer les versions antérieures du virus sontbeaucoup moins efficace pour freiner l'omicron, ce qui pourrait rendre la variante plus susceptible de provoquer une infection ou une réinfection percée.

Dans le même temps, la variante delta du SRAS-CoV-2 continue de faire des ravages, ayant récemment poussé les États-Unisnombre de morts supérieur à 800 000. La grippe pourrait également revenir cet hiver, générant également une nouvelle vague d'hospitalisations parmi les plus vulnérables à cette infection. Les menaces combinées de toutes ces maladies respiratoires pourraient pousser certains hôpitaux à de nouveaux niveaux horribles de surcapacité – en particulier ceux déjà épuisés par des pénuries de personnel et d'autres tensions après deux ans de crise.

Plus précisément, les experts craignent que les hôpitaux ne soient obligés de rationner les soins ou de refuser les patients qui ont besoin de soins vitaux – ce que de nombreux hôpitauxavait à faire lors des précédentes surtensions de Covid-19– si beaucoup de nouveaux patients gravement malades franchissent les portes.

"Outre le bilan de la souffrance et de la mort qui augmentera inévitablement si, en fait, nous avons cette convergence pendant les mois d'hiver de la grippe et de l'omicron et du delta, nous pourrions submerger nos systèmes hospitaliers", Anthony Fauci, directeur du National Instituts des allergies et des maladies infectieuses,dit jeudi.

Mais à quel point, exactement, cela pourrait-il devenir?

Fox et ses collègues ont modélisé les cas, les hospitalisations et les décès de Covid-19 pendant l'hiver et jusqu'en mai 2022. Pour leurs 18 scénarios, ils ont modifié des facteurs tels que la transmissibilité de l'omicron, les différents degrés de gravité du virus, le niveau d'immunité dans le population américaine, la probabilité de réinfection parmi les survivants de Covid-19 et les percées d'infections parmi les personnes vaccinées, et le nombre de personnes qui ont complété leurs doses de vaccin avec un rappel.

Dans tous les scénarios qu'ils ont modélisés, omicron a supplanté delta et est devenu le principal moteur des infections à Covid-19, faisant augmenter le nombre de cas. "La première conclusion clé est qu'à moins qu'une réduction significative de la transmission ne se produise dans nos communautés, nous verrons probablement une poussée d'omicron qui rivalise avec le pic précédent que nous avons vu en janvier 2021", a déclaré Fox.

Le scénario le plus optimiste a émergé dans le modèle des chercheurs lorsque l'omicron était 50 % plus transmissible que le delta et 10 % plus efficace pour échapper à l'immunité des vaccins et des infections antérieures, tout en entraînant des maladies tout aussi graves. Ce scénario supposait également que de nombreuses personnes recevraient des rappels – à 80% d'ici mars 2022 – mais qu'aucun autre changement de politique ou de comportement n'est apporté pour réduire la transmission. Il a prédit un pic de Covid-19 à la mi-janvier 2022, mais avec 8% de cas en moins et 43% d'hospitalisations en moins par rapport à la même période de six mois l'année précédente. Cela a également entraîné 54% de décès en moins, totalisant 152 000 (toujours un résultat sombre).

Le pire résultat est survenu lorsquele modèlesupposait que l'omicron était tout aussi transmissible que le delta, mais beaucoup plus évasif de l'immunité antérieure et beaucoup plus susceptible de provoquer une maladie grave. Dans ce scénario, l'immunité antérieure était de 85 % moins efficace pour prévenir l'infection par l'omicron et la protection contre la mort était de 22 % inférieure. Dans le pire des cas, le recours au rappel de vaccin est resté assez faible, atteignant seulement 57 % à la fin mars 2022. Cela a entraîné un pic des cas de Covid-19 début février 2022 et 342 000 décès sur six mois, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2021.

Que la dévastation de Covid-19 puisse être encore pire à l'ère des vaccins et des traitements est tragique, une conséquence brutale de l'échec de la maîtrise de la pandémie à travers le pays.

Cependant, si le taux d'utilisation du rappel augmentait à 80%, les cas de Covid-19 dans ce scénario chuteraient de 5%, les hospitalisations de 12% et les décès de 13%. Cela se traduit par 1,3 million d'infections évitées et 39 000 vies sauvées entre décembre 2021 et mai 2022.

Les scénarios montrent qu'il y a un peu de chance dans la dureté des prochains mois, mais des actions spécifiques comme le déploiement de doses de rappel de vaccins peuvent considérablement améliorer les perspectives.

Les États-Unis ne sont pas unis face au Covid-19

Pour des millions d'Américains, après deux ans de pandémie, omicron déclenche un exaspérant épisode de déjà-vu.

Cependant, la question de la gravité de la variante n'est toujours pas claire. Et les chercheurs avertissent que même si l'omicron s'avère moins dangereux pour les individus, il pourrait tout de même causer des dégâts étendus s'il continue à se propager de manière incontrôlable.

Mandel Ngan/AFP via Getty Images

Le contexte de la poussée d'omicron varie également à travers le pays, ce qui n'est pas pris en compte dans la simulation UT Austin. "Cette analyse ne regarde vraiment qu'une moyenne sur l'ensemble du pays", a déclaré Fox.

Il y a des choses qu'il ne prend pas en compte : le taux de problèmes de santé préexistants, l'accès aux soins de santé, l'exposition à des vagues d'infection antérieures, l'adhésion au port du masque et la vaccination – qui peuvent être radicalement différentes à travers le pays. Autour72% de la population américaineont reçu au moins une injection d'un vaccin Covid-19, mais dans des États comme l'Idaho et le Mississippi, seule la moitié l'ont reçu. Le New Hampshire, quant à lui, est supérieur à 90 %. Il y aenviron 90 millionspersonnes non vaccinées contre le Covid-19 dans tout le pays, mais beaucoup sont concentrées dans des régions distinctes, souventaligné sur les opinions politiques.

Cela signifie qu'omicron pourrait se dérouler de manière assez différente dans différentes parties du pays, certains endroits faisant face à beaucoup plus d'hospitalisations et de décès que d'autres avec des taux de vaccination élevés. Et compte tenu de la facilité avec laquelle l'omicron peut se propager, les régions avec des taux de vaccination plus faibles qui ont jusqu'à présent été exclues des vagues précédentes peuvent maintenant être vulnérables.

Ce n'est certainement pas le moment de baisser la garde

Les personnes qui n'ont pas été précédemment infectées ou immunisées contre le Covid-19 sont exposées au plus grand risque d'infection à l'omicron. Mais omicron a également montré que les vaccinations ne sont pas un bouclier imperméable contre l'infection.

De nombreux cas d'omicron ont été détectés chez des personnes qui ont terminé leur cycle de vaccins Covid-19, même chez certaines personnes quireçu des doses de rappel. C'est une perspective décourageante pour les personnes qui ont rigoureusement suivi les conseils de santé publique tout au long de la pandémie, désireuses qu'elle soit terminée.

"Je partage la frustration", a déclaréJustin Feldman, chercheur et épidémiologiste social à l'Université de Harvard. "Malheureusement, je ne pense pas que [la prochaine vague d'omicron soit] quelque chose que les individus puissent résoudre avec leurs propres comportements personnels."

Selon Feldman, les mesures les plus efficaces pour faire face au Covid-19 doivent être prises au niveau politique. Cela comprend des tests généralisés facilement accessibles pour Covid-19 pour détecter les infections tôt afin que les gens puissent s'isoler des autres et se faire soigner, ce que les États-Unis ont encore du mal à faire. Il comprend également des mandats pour les vaccins, des règles de quarantaine et d'isolement pour les travailleurs, des réglementations pour la ventilation intérieure, la mise à disposition de masques de haute qualité à grande échelle et la formation d'un corps d'intervenants en cas de pandémie pour administrer des tests, des traitements et des vaccins.

"Ce sont des choses que Biden aurait dû essayer de construire depuis le 20 janvier, mais ce n'est en grande partie pas le cas parce que l'administration a adopté une approche très centrée sur les vaccins", a déclaré Feldman.

Tandis que leLa Maison Blanche a pris des mesurespour mettre en œuvre certaines de ces politiques, comme l'achat et la distribution de millions de tests Covid-19 rapides, il devient clair qu'il y a peu de volonté politique pour mettre en œuvre plus de restrictions alors même qu'une autre vague imposante d'infections Covid-19 atteint son apogée. Les mandats de masque expirent, les voyages augmentent, les entreprises rouvrent et les grands rassemblements en salle reprennent.

"Mais cela ne signifie pas que l'apathie est la solution", a écrit Vox.Dylan Scott.

Le manuel de la pandémie consistant à maintenir une distance sociale, à se laver les mains rigoureusement, à porter des couvre-visages, à se faire tester pour Covid-19 après une éventuelle exposition et à se faire vacciner reste utile, même s'il ne résout pas complètement le problème.

Avec omicron, il y a quelques ajustements à cela ; à savoir, pour que les personnes vaccinées éligibles reçoivent des rappels, et pour que les gens abandonnent les masques en tissu pour des options de meilleure qualité comme les respirateurs N95 et les masques KN95.

"Nous recommandons vraiment aux gens d'améliorer leur jeu de masques, surtout maintenant avec omicron", a déclaré Gounder.

Quelle que soit la direction prise par omicron dans tout le pays, les responsables de la santé se préparent à une situation qui empirera bien avant de s'améliorer. "Je pense que nous devons vraiment anticiper qu'il y aura probablement une augmentation et une augmentation des hospitalisations au cours des prochains mois", a déclaré Gounder. À quel point ce sera dangereux est en partie entre nos mains.